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Message par Jean Sam 25 Juin 2016, 07:08

La gourme

Auteurs: Dr G. Fortier, J.L. Genain, I. Barrier, F. Grosbois
Màj Janvier 2011

Maladie très contagieuse, la gourme peut avoir des conséquences économiques importantes. Il est donc nécessaire de la connaitre, de la prévenir, et de savoir prendre les mesures adéquates lorsqu'elle apparait.

Sommaire

La maladie
Modes de contamination
Développement de la maladie
Symptômes
Diagnostic
Traitement
Prévention

La maladie

La gourme, est une maladie infectieuse très contagieuse, propre aux équidés, qui affecte surtout les jeunes de moins de cinq ans, mais aussi des animaux plus âgés, avec en général des symptômes atténués.


Si la morbidité (taux d’animaux atteints) dans les effectifs peut être très élevée (varie de 30 à 100%), la mortalité (pourcentage de décès par rapport au nombre d’animaux atteints) est en général faible (entre 0 et 10%).


L’agent responsable est une bactérie : Streptococcus equi sub equi.



Cette maladie est cosmopolite et si on la considère souvent comme une des « maladies fléaux » du passé (entre autres, elle a été particulièrement observée dans les effectifs des armées), elle est encore bien présente en France où elle peut apparaître lorsqu’il y a concentration et circulation d’animaux : centres d’entraînement (notamment les écuries de course comprenant un grand nombre de jeunes chevaux), centres équestres, écuries de concours, élevages, cirques, foires…



Elle se caractérise par une inflammation de la muqueuse des premières voies respiratoires avec jetage d’abord séreux puis muco-purulent, associée à une inflammation et une abcédation des nœuds lymphatiques situés au niveau de l’auge (« ganglions » sous mandibulaires et rétro pharyngiens).



Si la maladie évolue en général favorablement à l’échelon d’un individu, un épisode de gourme dans un élevage ou une écurie de course peut avoir des répercussions économiques très importantes :

grand nombre d’animaux atteints et invalidés.
possibles complications, parfois graves  allongeant la durée et le coût du traitement.
la convalescence d’un animal guéri dure de 4 à 6 semaines et il reste contaminant pendant cette période.
les frais vétérinaires peuvent être élevés.
le temps d’éradication de la gourme dans un élevage contaminé est au minimum de 3 mois.
mobilisation importante du personnel pour effectuer les soins et les opérations de prévention.


Modes de contamination

Les sources de bactéries

Le jetage, les croûtes, le pus produits par les équidés malades ou infectés et par suite tous les objets, materiaux, vétements, aliments, eaux, sols, litières, prairies souillés par ces matières sont sources du germe.



La bactérie

Elle est assez résistante dans le milieu extérieur et encore plus dans les croûtes et le pus séchés (à la température et dans les conditions d’éclairement d’une écurie, les croûtes restent infestantes 3 semaines).


La bactérie survit plusieurs jours dans l’eau.


Elle peut aussi demeurer dans les nœuds lymphatiques plusieurs mois (porteurs sains).




La gourme est très contagieuse, et se transmet rapidement entre individus (© Isabelle Barrier, Ifce)
La contamination se fait par contact
Direct : un  animal sain est contaminé en touchant un animal porteur du germe.
Indirect : Un animal sain est contaminé en touchant un support ou du personnel contaminé.
Transmission du germe
La transmission se fait principalement par voie respiratoire : pénétration du germe par la muqueuse des cavités nasales et du pharynx.

Développement de la maladie

> Après inhalation ou ingestion, les bactéries adhèrent aux muqueuses puis migrent dans les circulations sanguine et lymphatique et gagnent les nœuds lymphatiques.



> Streptococcus equi est doté d’un « arsenal » lui permettant de « désamorcer le système de défense immunitaire » de l’organisme et de se multiplier rapidement : les globules blancs affluent mais sont  incapables de détruire les microbes, ce qui provoque une violente inflammation avec augmentation de volume des nœuds lymphatiques (« ganglions »). Ceux-ci deviennent purulents et s’abcèdent, puis percent en laissant échapper le pus.


> Les microbes peuvent passer dans la circulation sanguine et être disséminés dans tout l’organisme, provoquant des abcès dans d’autres organes (cœur, articulations, etc…).



Symptômes

Les symptômes apparaissent 3 à 14 jours après la contamination. La gourme catarrhale appelée aussi « angine gourmeuse » est de très loin la forme la plus fréquente.


Début
L’animal est abattu, présente une élévation de température modérée (39 à 40°C) et perd l’appétit. Les muqueuses oculaires sont congestionnées et l’œil pleure. Au bout de quelques jours, il y a une tendance à l’hypothermie ( T<38°C).


Phase séreuse
L’animal présente du jetage séreux (liquide translucide). Il a du mal à déglutir. La gorge est douloureuse, la toux se déclenche facilement à la palpation.

Les animaux étendent la tête en position basse pour essayer d’atténuer la douleur.

Phase suppurative

Phase suppurative : jetage purulent, hypertrophie ganglionnaire abcédée. Ce stade est hautement contaminant. © A. Couroucé-Malblanc, Oniris

Le jetage devient purulent, crémeux,  homogène, jaune ou blanc. Les ganglions sont chauds, douloureux, volumineux et entourés d’un œdème. Ils suppurent, il y a inflammation des vaisseaux lymphatiques de la face avec parfois formation d’abcès sur ces trajets.

La respiration devient ronflante, l’animal bave et tousse.

Environ 2 semaines après l’apparition des premiers symptômes les ganglions finissent par percer en laissant échapper un pus épais, crémeux, très riche en germes et donc très contaminant. A ce stade, le plus souvent la guérison apparaît naturellement avec cicatrisation des abcès.


> Environ 10% des animaux guéris restent porteurs asymptomatiques

> Environ 70% des chevaux guéris développent une immunité à long terme, et ne contracteront donc plus la gourme.


Complications possibles

Peuvent survenir dans 1 à 40% des cas :

Compression de l’œsophage ou de la trachée par les ganglions rétro pharyngiens, pouvant aller jusqu’à l’impossibilité d’avaler ou même de respirer.
Cornage (hémiplégie laryngée).
Empyème (accumulation de pus) des sinus ou des poches gutturales.
Broncho-pneumonie avec abcès, pleuropneumonie.
Abcès (toutes localisations possibles).
Septicémie.
Endocardite ou myocardite.  

Les autres formes cliniques de la gourme (rares)

> Foyers de suppurations localisés à des appareils ou des tissus (peau, appareil digestif, appareil respiratoire, système nerveux, appareil locomoteur), sans jetage et symptômes décrits précédemment.



> Gourme de castration, qui apparaît 15 à 30 jours après celle ci, avec hyperthermie, œdème du fourreau, abcès laissant échapper du pus crémeux sur la face interne des cuisses.



> Gourme septicémique (sans processus de suppuration) avec des congestions de la peau, des muqueuses et des viscères (rhinites, atteintes tégumentaires, atteintes vulvaires, vaginales, thoraciques, abdominales, ou des membres.).


Diagnostic

Dans la plupart des cas (angine gourmeuse), les symptômes de la gourme sont très évocateurs pour la suspecter. Mais il ne faut pas la confondre avec d’autres maladies affectant l’appareil respiratoire pouvant présenter des symptômes comparables dans les phases précoces (grippe équine, rhinopneumonie, morve).


Dans tous les cas, il faut mettre en évidence le germe afin de s’assurer que c’est bien lui le responsable de la maladie.




Le vétérinaire réalisera des prélèvements : pus, écouvillonnage nasopharyngé, lavage nasal ou trachéal, lavage des poches gutturales (pour dépister les porteurs asymptomatiques), qui seront analysés en laboratoire ce qui permettra d’établir un diagnostic de certitude.  

Des techniques de culture classique ou par amplification génique (PCR) sont disponibles selon les laboratoires.



Le diagnostic sérologique est aussi envisageable. Il s’agit d’une méthode ELISA semi-quantitative. Le pic d’anticorps est atteint 5 semaines après l’exposition au germe avec une pérennité de 6 mois. Ce type d’examen peut être utilisé pour :

confirmer ou infirmer un foyer de gourme (Diagnostic d’effectif),
identifier des animaux chez lesquels il existe un risque fort de purpura hémorragique en cas de vaccination ou de nouveau contact avec la bactérie,
confirmer biologiquement l’étiologie d’un diagnostic de purpura hémorragique,
diagnostiquer des formes atypiques de gourme ou des abcès erratiques.


Nota : L’interprétation des résultats sur des poulains de moins de 8 semaines doit tenir compte de la possibilité de présence d’anticorps d’origine maternelle (colostrum).


Traitement

> Isoler les animaux malades pour limiter la transmission, éventuellement placer des cataplasmes sur les abcès pour les faire mûrir.



> Administrer des antibiotiques : à l’appréciation du vétérinaire. En général,  pénicilline G : 20 000 U.I. par kg par la voie intra-musculaire pendant 10 jours. Ce traitement n’est pas toujours nécessaire, et dépend de la forme et du stade de la maladie (indispensable par exemple en cas d’obstruction des voies respiratoires, de gêne à la déglutition, ou d’anorexie durable).



> La pénicilline G est efficace sur Streptococcus et permet d’éliminer les porteurs sains. On peut également effectuer un lavage des poches gutturales et effectuer une cure chirurgicale des abcès.


Les antibio-résistances sont assez rares mais peuvent survenir lors de foyers étendus dans un effectif sur une assez grande durée.


Prévention

Vaccin

Aujourd’hui il existe un vaccin efficace contre la gourme. Il s’administre par voie intralabiale.


Le protocole prévoit en primovaccination deux injections à 1 mois d’intervalle, puis un rappel tous les 3 ou 6 mois après la 1ère injection selon la pression d’infection.


Mesures en milieu sain

Mise en observation et en quarantaine des animaux nouvellement introduit (10 jours),

Instruments de pansage individuels,

Observation d’un étalon dans les 10 jours précédant la saillie.


Mesures en milieu contaminé

Dès l’apparition des premiers cas :  Isolement des malades jusqu’à guérison complète. Suppression des déplacements d’animaux (entrée-sortie de l’établissement),

Désinfection poussée des locaux, du matériel et du personnel,

Destruction des litières souillées.

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