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La vermifugation ... (haras Nationaux/SIRE)

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Message par Jean Lun 21 Déc 2015, 17:05

Vermifugation




Auteurs : I. Barrier, C. Laugier, B. Ferry



Màj Septembre 2014




Les parasites digestifs représentent un réel danger pour la santé du cheval. Certaines infestations peuvent affecter définitivement son état général, voir conduire à la mort de l'animal. Il est donc essentiel de protéger le cheval de ces parasites: une vermifugation adaptée accompagnée d'une diminution de la charge parasitaire du milieu extérieur sont ainsi nécessaires.

Sommaire




  • Les différents parasites digestifs des équidés
  • Comment savoir si un cheval est parasité ?
  • Les moyens de lutte contre le parasitisme intestinal
  • Et si vous ne deviez retenir que cela ?



Les différents parasites digestifs des équidés

Les principaux parasites digestifs du cheval sont les grands strongles, les petits strongles ou cyathostomes, les ascaris, les oxyures, les cestodes ou ténias, et les gastérophiles.
voir "Les parasites digestifs"

Ils occasionnent 4 à 9 % des décès de chevaux en Normandie (10% pour les jeunes chevaux de 6 mois à 2 ans), et représentent la principale cause de coliques. 

Environ 70% des jeunes (6 mois à 2 ans) sont parasités par une ou plusieurs espèces.
 

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D’autres parasites digestifs peuvent, moins fréquemment, infester les équidés :



  • Strongyloïdes westeri : parasite intestinal du jeune poulain, infestation par passage à travers la peau, ou par le lait de la jument, 

  • Trichostrongylus axei : parasite habituel de l’estomac des ruminants : bovins, ovins, caprins, 

  • La grande douve (Fasciola hepatica) : parasite habituel du foie des bovins, 

  • Les habronèmes (Habronema sp) : infestation de l’estomac, infestation des plaies après transport des larves par des mouches (« plaies d’été »).



Comment savoir si un cheval est parasité ?
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L'analyse des crottins permet de détecter certaines infestations parasitaires. (©I.Barrier/IFCE)


> Un cheval parasité présente le plus souvent des signes discrets : poil piqué, gros ventre, difficulté à prendre de l’état, coliques sourdes. Mais certains chevaux ne présentent pas de troubles visibles et hébergent cependant des parasites susceptibles de provoquer un jour des coliques graves. 

Par ailleurs, ils participent à la contamination de l’environnement, pâtures et boxes, par des éléments parasitaires. Il est donc intéressant d’évaluer le niveau d’infestation parasitaire.

Analyse des crottins : l’examen coproscopique consiste à compter le nombre d’oeufs de parasites par gramme de crottins et ainsi d’avoir une idée du niveau de contamination d’un effectif de chevaux.

Toutefois si le cheval est infesté par des formes larvaires et peu d’adultes (cas des petits strongles, par exemple), l’examen coproscopique donnera un résultat faussement négatif. Dans le cas des ténias, l’excrétion des œufs est inconstante dans le temps, et les analyses de crottins doivent être répétées pour dépister l’infestation.


> Il n’existe pas de technique permettant de mettre en évidence avec certitude la présence de larves de parasites.
 Or pour les strongles par exemple, 25% des jeunes chevaux de 6 mois à 2 ans sont infestés essentiellement par des stades larvaires.

> Les autres examens possibles (analyse de sang) donnent une information inconstante au sujet du parasitisme. Un test sérologique existe toutefois pour mettre en évidence l’infestation par des ténias, qui est difficile à détecter par un examen de crottins.

> Il n’existe pas de moyen de diagnostic de l’infestation interne par les gastérophiles, à part l’endoscopie de l’estomac. Mais on peut observer les œufs de cet insecte sur les membres des chevaux en été et en automne.
 


Les moyens de lutte contre le parasitisme intestinal

Pour diminuer l’infestation des chevaux, il faut interrompre le cycle parasitaire

90% des éléments parasitaires se trouvent dans le milieu extérieur, contre seulement 10% dans l’organisme des chevaux. Donc la vermifugation ne suffit pas, et l’action sur le milieu extérieur est beaucoup plus efficace que la vermifugation ! 



En outre les parasites développent des résistances envers les vermifuges, qui ne sont alors plus efficaces. Pour éviter l’apparition de ces résistances, il faut donc raisonner la vermifugation, et traiter les chevaux à bon escient (suffisamment, mais pas si ce n’est pas nécessaire).
 

Diminution de la charge parasitaire dans le milieu extérieur

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(©L.Launay/IFCE)

> En box :




  • Enlever les crottins tous les jours, curer régulièrement, nettoyer les mangeoires régulièrement.

  • Ne pas épandre le fumier tel quel sur les pâtures, mais après compostage (la température élevée durant le compostage détruit les parasites) ou après un très long temps de stockage (> 2ans).




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(©AC.Grison/IFCE)



> Dans les paddocks et herbages :




  • Eviter le surpâturage : 
    Les zones de refus autour des crottins constituent un mécanisme naturel, à protéger. Les larves de parasites y sont 15 fois plus nombreuses que dans le reste de l’herbage. Si la densité de chevaux est trop grande, alors les chevaux vont brouter autour des crottins, et s’infestent plus facilement. 

    La surface recommandée est d’environ un hectare par cheval, mais avec des variations en fonction de la nature du sol ou du climat (quantité d’herbe disponible). Lorsque la densité d’équidés est multipliée par 5, le risque d’infestation parasitaire est multiplié par 25.

    Les petits paddocks sont particulièrement dangereux du point de vue parasitaire, car il n’y a pas de délimitation entre aires de pâturage et aire de défécation. Pour limiter les risques d’infestation, le ramassage quotidien des crottins est alors indispensable. Dans les grands herbages, enlever les crottins deux fois par semaine.


  • Rotation des pâtures : son efficacité est controversée. 
    Pour une efficacité réelle, il faudrait une rotation toutes les 3 semaines, en attendant 1 an avant de remettre des chevaux sur chaque parcelle ! 

    Par contre faire pâturer des bovins après les chevaux, pendant la seconde moitié de l’année, permet d’interrompre les cycles parasitaires : les bovins ingèrent les larves de parasites équins, mais elles ne se développent pas dans leur organisme. 
    Bovins et équins n’ont que deux espèces parasitaires en commun : Trichostrongylus axei (assez fréquent chez le cheval mais peu pathogène) et Fasciola hepatica (la grande douve).


  • Entretien des herbages :

    • le chaulage bien conduit détruirait jusqu’à 80% des larves de parasites (activité montrée en laboratoire), mais son action sur les petits strongles n’a pas encore été prouvée dans le cadre d’essais terrain. 
      D’autre part, le chaulage peut avoir un effet néfaste sur la flore. Ne pas l’effectuer sans analyse préalable du sol. 


    • le broyage de la végétation et le hersage peuvent être efficaces contre le parasitisme uniquement s’ils sont effectués par temps chaud et sec : les larves sont alors exposées à la chaleur et à la dessiccation, ce qui les détruit. 
      Par contre, par temps humide, l’effet est inverse : les parasites sont disséminés sur toute la pâture, au lieu d’être concentrés dans les zones de refus, et l’humidité favorise le développement des larves. Les chevaux sont alors beaucoup plus exposés à l’infestation.

    • le drainage des zones humides peut limiter les risques de transmission du ténia et de la douve, car les hôtes intermédiaires vivent dans les zones humides.






Vermifugation

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Beaucoup de vermifuges sont aujourd’hui disponibles en seringues prêtes à l’emploi. Il existe également des comprimés (©FG/IFCE)

Il n’y a pas de recette toute faite, les traitements antiparasitaires doivent être raisonnés en fonction des conditions d’entretien des chevaux et des cycles parasitaires, éventuellement en fonction également de la sensibilité individuelle des chevaux. Les vermifuges sont des médicaments et ne sont pas (ou plus) en vente libre. Ils doivent être prescrits par un vétérinaire, qui jugera des molécules à utiliser et de la fréquence des traitements.




Eléments à prendre en considération :






  • Sensibilité individuelle et gestion des lots d’animaux au pâturage :
    Les animaux les plus sensibles sont les poulains de moins de 18 mois – 2 ans : 

    Pour limiter la contamination des foals, il est donc indispensable de vermifuger les juments avant le poulinage. Une jument moyennement infestée héberge plusieurs dizaines de milliers de strongles, et peut éliminer jusqu’à 15 millions d’œufs par jour, ce qui représente un risque majeur de contamination pour le poulain.  La plupart des vermifuges actuels ne sont pas toxiques pour les juments pleines ou allaitantes. 

    Maintenir également les juments suitées sur des herbages peu infestés, et les vermifuger, ainsi que les poulains, à une fréquence déterminée par le vétérinaire en fonction du risque d’infestation. 

    L’infestation par les ténias étant rare chez les poulains de moins de 2 mois, il n’est pas nécessaire d’utiliser des produits actifs contre le ténia avant cet âge. Vermifuger ensuite les poulains au sevrage, et les maintenir pendant la première année sur des herbages peu infestés, surtout au cours du premier automne et du premier hiver.


    Faire pâturer par groupes d’animaux d’âge homogène
     : d’une part les juments suitées, d’autre part les poulains sevrés jusqu’à 1an, sans les mélanger avec d’autres animaux (sauf éventuellement un cheval âgé dans le groupe de poulains au sevrage, pour favoriser leur socialisation).


    Lors de l’arrivée d’un nouveau cheval, l’isoler, évaluer son infestation parasitaire (examen coproscopique), le vermifuger si nécessaire, puis attendre 48h avant de le mettre avec les autres animaux de l’effectif.



  • Traitements antiparasitaires proprement dits

    Les recommandations à ce sujet évoluent avec l’avancée des connaissances. Jusqu’à ces dernières années, on considérait qu’il fallait vermifuger en même temps tous les animaux en contact les uns avec les autres. Il est maintenant prouvé que, pour les chevaux de plus de 2 ans, 20 à 30% des individus hébergent 80% des parasites. 

    Une vermifugation annuelle est donc indispensable pour tous, en début de printemps juste avant la saison de pâturage, mais ensuite le traitement systématique de tous les animaux plusieurs fois par an supprimerait la possibilité de préserver des animaux « refuges » hébergeant des vers sensibles et favoriserait l’apparition des résistances des parasites aux vermifuges. 
    Le maintien des « refuges de sensibilité » est une notion déterminante dans les mécanismes visant à retarder le développement des résistances aux anthelminthiques. 

    Il serait donc plus judicieux d’effectuer des examens coproscopiques réguliers, afin de déterminer quels chevaux nécessitent un nouveau traitement : ceux dont les crottins renferment plus de 200 œufs de parasites par gramme.

  • Choix des molécules

    Dans tous les cas, la vermifugation est un traitement qui doit être prescrit par un vétérinaire, soit après examen des animaux, soit pour le vétérinaire traitant d’un élevage ou d’une écurie, après visite annuelle, rédaction d’un bilan sanitaire et d’un protocole de soins. 
    C’est donc lui qui choisira la (ou les) molécule(s) à administrer en fonction de la saison, de l’âge des animaux, et des conditions d’entretien.


 


Efficacité des antiparasitaires internes :



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* : posologie particulière : 7,5 mg/kg pendant 5 jours consécutifs (alors efficacité à 92% sauf résistance)
** : posologie particulière (dose double) efficacité à 70%
***   efficace uniquement sur les parasites non résistants. Actuellement, la résistance aux benzimidazoles est déjà très répandue dans les régions d’élevage ; la résistance au pyrantel  est en phase d’extension. 
**** Ne pas administrer aux poulains de moins de 4 mois 



  • Temps moyen de réapparition des œufs de strongles dans les crottins après un traitement (nombre d’œufs = 80% du nombre mesuré avant traitement) :


    • Benzimidazoles : 4 semaines (sauf si les parasites sont résistants)
    • Pyrantel : 4 semaines
    • Ivermectine : 6 à 8 semaines
    • Moxidectine : 12 semaines

       


  • Problème des résistances :

    Certains parasites présentent des modifications génétiques les rendant résistants à certains médicaments antiparasitaires. Les traitements répétés, en éliminant les parasites sensibles, sélectionnent les parasites résistants. Ainsi l’administration quotidienne de petites doses de vermifuge dans l’alimentation, pratique utilisée dans certains pays, accélère le développement des résistances. 

    Comment déterminer si les parasites sont résistants à une molécule : faire un examen coproscopique, puis le traitement, puis faire un second examen coproscopique 10 à 14 jours plus tard. On calcule ensuite le pourcentage de diminution du nombre d’œufs excrétés. Il doit être d’au moins 90%, sinon cette molécule ne doit plus être utilisée dans cet effectif de chevaux.


     

  • En pratique :




    • Estimer au plus près le poids de l’animal à traiter (voir estimation du poids corporel), veiller à ce que la dose complète soit réellement avalée : le sous-dosage est une cause majeure d’inefficacité et d’apparition de résistances,



    • vermifuger 1 à 6 fois par an en fonction des risques de contamination (densité de chevaux, etc…), de l’âge du cheval, et des résultats des examens coproscopiques ; traiter les poulains dès 8 semaines,


    • choisir un vermifuge efficace contre les gastérophiles en automne et en hiver,  


    • choisir un vermifuge efficace contre les larves de petits strongles en automne et en hiver, 


    • le traitement contre les ténias n’est pas indispensable chez les chevaux vivant en permanence en box (pas d’hôte intermédiaire pour ce parasite),


    • pour les chevaux ayant accès à des herbages, en fonction de la fréquence de l’infestation par les ténias dans la région, traiter contre les ténias au moins une fois par an en hiver.






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Message par Jean Sam 01 Oct 2016, 09:10

Rythme de vermifugation (Clinique des deux rivières )


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