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Message par Jean Jeu 26 Fév 2015, 18:40

Que mange votre cheval ?
par Alain Willemart

Avertissement : ce dossier n’a pas la prétention de tout dire sur l’alimentation. La diététique est en soi une science extrêmement vaste en ce qu’elle emprunte à toutes les autres disciplines (médecine, chimie, biologie, biochimie, chimie minérale, chimie organique, physique des fluides et des solides...).
La diététique appliquée au cheval est plus vaste encore, et il faudrait 10 numéros entiers d’HippoNews pour espérer en faire le tour. Une initiation au sujet, un rappel des données de base et des préceptes à respecter, la présentation des nouveautés en matière d’aliments pour chevaux : voilà ce que propose ce dossier.


Parmi les nombreuses questions soulevées par l’acquisition d’un cheval, l’alimentation n’apparaît généralement pas comme la facette la plus passionnante.
Il faut dire que le néophyte a déjà de quoi se froisser les méninges avec tant d’autres aspects : quelle race choisir ? Comment l’accueillir ? Où le loger ? comment l’élever ? Comment le harnacher ? Comment le ferrer ? Comment l’entraîner ? comment le soigner ? Comment lui parler ?...

Quand vient la question de l’alimentation, l’essoufflement causé par toutes les autres questions fait qu’on se réfugie bien souvent derrière l’expérience du soigneur - si le cheval est en pension - ou derrière le savoir-faire du marchand de grain - si on soigne soi-même - qui vous livre un sac de “mélange pour chevaux”, prêt à l’emploi. L’alimentation est pourtant un facteur capital de la bonne santé du cheval. On est ce que l’on mange, non ?

Que mange le cheval ?

A l’état sauvage, le cheval mange les diverses espèces d’herbes qui composent les pâturages sauvages... et il y trouve son compte ! Car l’herbe (variée) est un aliment parfaitement équilibré. Par contre, l’herbe n’est pas très énergétique, ce qui n’est pas très grave pour le cheval sauvage, puisqu’il ne travaille pas. En revanche, si le cheval travaille, c’est-à-dire s’il exécute d’autres tâches que celle de se déplacer paisiblement pour se nourrir, l’herbe ne suffit pas, il faut un complément. Pour un cheval au repos, l’herbe suffit, du moins tant qu’il y en a : sous nos latitudes en principe, l’herbe ne pousse plus durant l’hiver et les chevaux domestiques n’ont pas la possibilité de migrer plus au sud pour aller la chercher.

Lorsqu’on observe l’herbe de près, on remarque qu’elle est constituée, comme toute plante, d’une tige munie de feuilles. Ce sont ces feuilles qui sont nourrissantes et que le cheval apprécie, et non la tige. Trop haute (25 cm), l’herbe “monte en graines” et est proportionnellement moins nourrissante et moins appréciée que l’herbe courte.

De quoi a-t-il besoin ?

Comme nous, le cheval a besoin d’absorber une alimentation équilibrée. Il ne suffit donc pas de lui donner les “bons” aliments, encore faut-il respecter les proportions respectives de chaque ingrédient pour obtenir une ration équilibrée répondant à ses besoins. Pour cela, il faut retenir qu’un élément bénéfique n’est jamais bon en soi, mais toujours en interaction avec d’autres. Ainsi, un supplément vitaminique ou minéral n’a de sens que s’il comble une carence. Un excès de cellulose peut causer des coliques, une insuffisance peut en causer également. Il en va de même du calcium et du phosphore...

Le cheval a besoin des éléments suivants :

- Les glucides : (on dit aussi “hydrates de carbone”), comme le sucre et l’amidon. Ils procurent l’énergie (les calories) à l’organisme. Le cheval qui travaille les trouve surtout dans les céréales.

- Les lipides : ce sont les graisses. Elles fournissent aussi de l’énergie à l’organisme, sauf si ce dernier ne les dépense pas, en quel cas, le cheval les stocke : il grossit. Le maïs, par exemple, en contient beaucoup.

- Les protides (ou matières azotées) : ce sont les protéines, dont le rôle est de réparer l’usure de l’organisme due à son propre fonctionnement et de fabriquer la matière vivante nécessaire à son développement. Le foin en contient beaucoup. Parmi les grains, c’est l’avoine qui en contient le plus.

- La cellulose : ce sont les fameuses fibres dont Kellog’s parle tant... Contenue dans l’écorce des grains, mais aussi dans la structure des feuilles et dans les tiges des plantes (herbe, foin, paille). La cellulose ne nourrit pas, ou presque pas, car elle est constituée de cellules mortes au contenu cellulaire réduit. Mais comme à l’état sauvage, le cheval ne peut s’empêcher d’en absorber en broutant, son système digestif d’herbivore s’est adapté à l’absorption de ces fibres. Poids mort dans l’intestin, la cellulose constitue néanmoins l’indispensable “lest” déplissant les parois intestinales, favorisant ainsi le transit et la digestion.

- L’eau : Le cheval en consomme 15 à 60 litres par jour. Elle doit être fraîche (8 à 15 degrés) et propre.
En sueur, le cheval risque des coliques (obstructions intestinales) s’il boit de trop grandes quantités à la fois. Il convient de “couper l’eau”, en introduisant un doigt à la commissure des lèvres, de manière à désamorcer la pompe naturelle, et de le laisser s’abreuver à nouveau après une pause d’une minute. L’eau de source ou l’eau du robinet est préférable à l’eau de pluie, trop pauvre en sels minéraux.

- Les minéraux : Ce sont les fameux symboles, simples ou composés, du tableau de Mendeleïev qui a tant fait souffrir certains d’entre nous, à l’école... Ces éléments sont contenus dans la ration journalière équilibrée, mais certains régimes et certaines maladies peuvent induire des carences, donc nécessiter un appoint. Les minéraux sont très importants chez le cheval : il contribuent à la robustesse du squelette et au bon fonctionnement des muscles. Certains minéraux sont nécessaires en grande quantité (plusieurs dizaines de grammes/jour).
Ce sont les “Macroéléments” : calcium et phosphore, sodium, etc. D’autres éléments ne sont nécessaires qu’en doses infinitésimales (quelques milligrammes/jour).
Ce sont les “Oligoéléments” : fer, cuivre, zinc, iode, sélénium, manganèse. Ces derniers (indispensables) ne sont pas produits par l’organisme, il faut donc que le cheval les trouve dans sa nourriture.
Les carences en oligoéléments sont relativement rares, sauf en ce qui concerne le zinc et le cuivre. Ceux-ci sont souvent trop peu présents dans les fourrages, même de bonne qualité. Ils jouent un rôle important, notamment dans le système ostéo-articulaire, le système pileux (poils, corne) et le système immunitaire. Une pierre à lécher peut y remédier.

- Les vitamines : Comme les minéraux, les vitamines sont issues du tableau précité, mais ce sont des composés organiques, c’est-à-dire toujours associés à des molécules de carbone. Les vitamines sont donc des compléments organiques complexes qui jouent un rôle important dans le fonctionnement de l’organisme du cheval : croissance, travail, reproduction, etc. Les plus importantes sont les vitamines A, D et E.

Quel(s) complément(s) ?

Nous avons vu que l’herbe seule ne suffisait pas à alimenter un cheval qui travaille.
Noter ici que le “travail” n’est pas nécessairement l’activité équestre proprement dite.
Gestation, allaitement et saillie sont également des “travaux”.

Les aliments sont principalement de deux ordres : les fourrages et les concentrés.

1) LES FOURRAGES

Les fourrages sont (en plus de l’herbe) : le foin et la paille.

• Le foin

riche en calcium et en protéines
Il peut être constitué de graminées (herbes de prairie) ou de légumineuses (trèfle, luzerne), ou encore, d’un mélange des deux. La récolte et le stockage du foin sont deux choses très délicates : sa valeur nutritive dépend du moment de la récolte, de la qualité de son séchage (soleil) et du soin apporté à son stockage. Trop humide, il fermente et moisit (dangereux pour le cheval).
La meilleure méthode pour inspecter un ballot de foin est de l’ouvrir. Il doit avoir une odeur agréable, être sec, exempt de terre et de poussière, être vert foncé (et non vert clair ou brun), et doit comporter davantage de feuilles que de tiges.

• La paille

riche en fibres (cellulose)
Elle est constituée du pied de certaines céréales, généralement le froment, l’avoine ou le blé (évitez les pailles d’orge et de seigle, qui peuvent causer des lésions graves au système digestif du cheval). Sa valeur nutritive est négligeable, mais elle joue, avec le foin, un rôle important dans le transit intestinal (nous le verrons plus loin).
L’évolution de l’agriculture a fait apparaître de nouveaux conditionnements du fourrage. Voir à ce sujet l’article de Théo Koolen, dans ce dossier.

2) LES CONCENTRES

Les “concentrés” ne désignent pas nécessairement des produits transformés artificiellement, comme les granulés, mais aussi des aliments naturels dont la valeur nutritive est plus élevée que celle de l’herbe, du foin et de la paille (à poids et/ou à volume équivalent), donc plus concentrée.

LES GRAINS

L’avoine

moyennement énergétique, plus riche en protéines que les autres grains, propriétés excitantes
Le langage courant fait souvent passer l’avoine pour la base alimentaire indispensable du cheval. C’est faux. Dans certains pays, elle est même totalement absente de la ration. Elle offre des propriétés nutritives satisfaisantes mais moins économiques que d’autres céréales. Elle a des propriétés toniques stimulantes pour les chevaux “froids” ou lors des compétitions. Inversement, cette faculté excitante devient excessive chez les chevaux “chauds”. Mal dosée, l’avoine peut être “échauffante” et irriter la muqueuse intestinale.
L’avoine doit être sèche. Celle récoltée dans l’année ne doit pas être donnée au cheval, car trop humide. Le grain est tendre, mais concassé ou aplati, il est plus digeste et augmente de volume.

L’orge

très énergétique
Excellent aliment. Plus dur que l’avoine, il est souhaitable que le grain soit aplati, concassé ou floconné.

• Le maïs

très énergétique
Le maïs est très riche en lipides, donc en graisses. C’est un excellent reconstituant pour un cheval amaigri (maximum : 5 à 10 % de la ration), mais il ne faut pas en abuser : non brûlées, les graisses sont néfastes.
Le grain doit également être concassé, aplati ou floconné.

L’épeautre (blé d’hiver)

riche en lizine. (favorise le métabolisme musculaire)

Graines de lin

laxatif, excellent pour le poil
Crues, les graines de lin sont toxiques si servies en grandes quantités. Par contre, une poignée dans le picotin est bénéfique. Bouillies, elles peuvent entrer dans la composition de “mashes”, qui sont des rations rafraîchissantes et laxatives.

LES DERIVES, TOURTEAUX, FARINES

Le son de blé

riche en cellulose, en protéines et très riche en phosphore
Le son est l’écorce du blé. Il est souhaitable de l’humidifier avant de l’administrer, afin d’éviter qu’il gonfle dans l’estomac et aussi pour éviter qu’il pénètre dans les voies respiratoires. Ce conseil est d’ailleurs valable pour toutes les farines. Le son favorise le transit et favorise la venue du lait chez la jument. Il n’est pas souhaitable d’en donner de trop grandes quantités car sa très haute teneur en phosphore risque de déséquilibrer le rapport calcium/phosphore.

Tourteau de soja

très riche en protéines, très énergétique
C’est ce qui reste du soja après extraction de l’huile. De loin le meilleur pourvoyeur en protéines (400 g de matières azotées digestibles/kg !). Se distribue toujours avec d’autres céréales (ne pas dépasser 7 à 8 % de la ration journalière).

Tourteau de lin

riche en protéines, laxatif
Résidu du lin après extraction de l’huile.
Effet laxatif. Peut être recommandé (maximum 200-300 g/jour) chez les chevaux recevant de grandes quantités d’aliments concentrés, afin d’améliorer le transit. Ne jamais en servir aux poulinières (provoque la rétention d’arrière-faix).

La mélasse

Provient du raffinage du sucre, donc de la betterave. Très énergétique, elle est le plus souvent présentée mélangée avec des paillettes de lin ou d’avoine.

LES RACINES

- Carottes : friandise du cheval par excellence. Elles sont très énergétiques à condition d’en donner beaucoup, car elles contiennent 80 % d’eau. Volumineuses, elles réduisent la consommation de matière sèche, et donc, abaissent le niveau alimentaire global. On peut les donner cassées en deux ou coupées en “frites”, jamais en rondelles (risque d’obturation de l’oesophage).

- Betteraves : comme les carottes, les betteraves sont très appréciées par le cheval, mais elles contiennent encore plus d’eau que les carottes. Il faut les servir coupées en tranches. Très énergétiques également. En hiver, au box, elles peuvent compenser l’absence d’herbe en tant qu’aliment à forte teneur en eau.


LES FRUITS

• Les pommes
Energétiques.
Egalement très appréciées par le cheval, mais il ne faut pas en abuser, elles peuvent provoquer des troubles intestinaux et des obstructions de l'oeusophage (empommage...)

LES ALIMENTS INDUSTRIELS COMPLETS

Ces aliments se présentent sous diverses formes : complet (il ne faut rien ajouter), ou complémentaires (demandent un appoint de paille et de foin). Ces aliments présentent tous l’avantage d’être étudiés en vue du meilleur équilibre alimentaire, à condition que le fabricant tienne ses promesses ! Mieux vaut donc s’orienter vers les grandes marques plutôt que vers des produits inconnus ou des sacs dont le contenu exact ne figure même pas sur l’emballage. Attention, certaines marques proposent des produits alliant énergie extrême et compacité. Mal utilisés, il peuvent s’avérer néfastes. Il est impératif de respecter la posologie et de donner du lest pour que le cheval ait tout de même un certain volume dans le ventre.
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