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Mais qu'est-ce qu'il a ? [Cheval Mag n°276]

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Message par gebouye Ven 04 Nov 2016, 14:41

Cheval Mag n°276 - Novembre 1994 - dossier vétérinaire :

Mais qu'est-ce qu'il a ?

Connaissez-vous bien les chevaux ? Seriez-vous capable de reconnaître une maladie grave, mais fréquente, si votre cheval était atteint ? Pourriez- vous établir un diagnostic de colique ou de fourbure ? Savez-vous comment réagir face à ces affections chez les chevaux ? Nous allons vous donner l'occasion de répondre à toutes vos questions à travers cet exercice qui consiste à reconnaître une pathologie qui sera décrite par une petite "histoire". A chaque fois, la conduite à adopter vous sera proposée ainsi qu'une série de question qui pourront vous mettre sur la voie.

Bien que les maladies qui affectent le cheval soient aussi nombreuses que variées, un petit nombre d'entre elles seulement apparaissent régulièrement et il est indispensable que le cavalier propriétaire soit en mesure de les reconnaître. cela pour 2 raisons : d'une part, parce que ces affections sont très fréquentes, d'autre part parce que leur traitement n'est possible que grâce à une étroite collaboration entre la personne qui s'occupe du cheval malade et le vétérinaire. En effet, pour que ces "troubles pathologiques" soient traités avec le maximum de chances de réussit, il faut réunir plusieurs conditions. Tout d'abord, ils doivent tous être détectés rapidement et il faut, pour cela, connaître leur contexte d'apparition le plus fréquent ainsi que les symptômes associés.

En outre, la priorité en cas de suspicion d'une maladie est de ne surtout pas nuire - davantage - à la santé du cheval. Des manœuvres intempestives ou - pire - l'administration "sauvage" de certains médicaments peuvent grandement assombrir l'évolution et le pronostic de l'affection en cause.

En fait, il n'existe pas de conduite à tenir systématique ; celle-ci doit être adaptée à chaque cas. cependant, il est important de respecter quelques grands principes qui tendent vers 2 buts principaux : premièrement, ne pas aggraver les lésions déjà présentes et, deuxièmement, préserver au maximum l'animal de toute douleur inutile, ces deux buts étant d'ailleurs dépendants l'un de l'autre. Il faut noter que l'aggravation des lésions peut être le fait soit de la personne s'occupant du cheval, soit de l'animal lui-même (réactions de défense, peur, etc). Un problème détecté et traité rapidement et sans "fausses notes" a toutes les chances de trouver une issue heureuse car on évite ainsi une auto-aggravation du phénomène pathologique. Alors que dans le cas contraire ...

/!\ Mise en garde : Les différentes petites histoires décrites dans ce dossier ne sont que des cas "caricaturaux" de maladies souvent très complexes. Le véritable homme de cheval se doit de reconnaître ces affections lorsqu'elles présentent une forme aussi caractéristique. Toutefois, il arrive souvent que la réalité soit plus complexe et que les symptômes soient assez différents de la forme typique décrite dans ces lignes. La cavalier avisé devra donc non seulement connaître la présentation "caricaturale" de ces maladies, mais aussi savoir reconnaître ces dernières lorsqu'elle sont plus "atypiques"

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Cas clinique n°1 - Les coliques

Les faits
Un soir d'orage, le soigneur habituel de "Bas-Flanc IV" remarque que celui-ci présente un comportement bizarre. Il est agité, se couche fréquemment en se regardant les flancs. Au bout de quelques minutes, le cheval se met à suer, à prendre des attitudes anormales (il se roule, s'assied comme un chien ou bien en sphinx ...). Par ailleurs, aucun crottin n'a été vu depuis la veille

Qu'en pensez-vous ?
Il s'agit vraisemblablement de "coliques". En fait, ce terme regroupe toute une série d'affections douloureuses de l'abdomen. Il s'agit, en général, de troubles siégeant au niveau du tube digestif, mais d'autres organes abdominaux peuvent produire une vive douleur dans certains cas (une torsion de l'utérus chez la jument en gestation, des calculs urinaires, etc). En cas de coliques "digestives", toutes les parties du tube digestif peuvent être touchées, occasionnant des coliques plus ou moins violentes.

Globalement on distingue des coliques non obstructives ou obstructives, ces dernières pouvant être étranglées ou non. On parle de coliques "obstructives" lorsque l'intestin est "bouché", soit de l'intérieur par une masse quelconque comme de la paille, soit de l'extérieur lorsque l'intestin fait un nœud (coliques "étranglées"). Il est à noter que l’œsophage peut se "boucher" à la suite de l'ingestion trop rapide de granulés. Cela entraîne une agitation intense chez le cheval, qui semble s'étouffer, ainsi qu'une salivation importante.

La conduite à tenir
Il n'est pas recommandé de faire marcher le cheval en coliques dans toutes les circonstances car on peut parfois aggraver son état. Il est également déconseillé d'injecter des médicaments en dehors des prescriptions médicales car ceux-ci, s'ils n'aggravent pas l'état du cheval, peuvent masquer l'évolution de la crise de coliques et diminuer les chances de survie du cheval.

En revanche, il est recommandé d'empêcher le cheval de s'alimenter grâce à l'utilisation d'un "panier". De plus, il faut placer le cheval dans un endroit calme afin de lui éviter tout stress supplémentaire. Il faut également l'empêcher de se nuire à lui-même, soit en se blessant (il faut poser des protections type couverture, protège-membres et protège-nuque), soit en se couchant ou se roulant sur le sol. En effet ces comportements peuvent provoquer l'éclatement de certains viscères comme l'estomac lorsqu'il est fortement dilaté, ou la torsion de certaines portions d'intestin.

Enfin, le vétérinaire doit être appelé le plus rapidement possible. Il pourra stopper précocement la douleur car elle entraîne une aggravation des lésions qui augmente encore la douleur. Une colique soignée rapidement se soldera, dans la majorité des cas, par une guérison complète et rapide. Pour les coliques les plus graves, c'est au vétérinaire qu'il appartient de décider ou non d'intervenir chirurgicalement.

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Cas clinique n°2 - La fourbure

Les faits
C'est le printemps, la nouvelle herbe est très appétissante et, inévitablement, notre cheval se jette dessus. Quelques heures plus tard, il semble avoir des difficultés pour se mouvoir et adopte une attitude étrange en évitant de porter du poids sur ses membres antérieurs. A la palpation, ses pieds antérieurs sont anormalement chauds. Le cheval semble beaucoup souffrir.

Qu'en pensez-vous ?
Il s'agit certainement de ce que l'on appelle la fourbure. Cette affection se caractérise par la fermeture de certains vaisseaux des pieds (vasoconstriction), ce qui a pour conséquence de "séquestrer" une quantité importante de sang au niveaux de ceux-ci. Il s'ensuit un manque d'apport en oxygène de ces tissus, qui se nécrosent alors. L'évolution finale d'une fourbure est la descente de l'os du pied dans le sabot avec, éventuellement, perforation de la sole. C'est une affection extrêmement douloureuse. Les causes semblent multiples. Cependant, des troubles digestifs liés à l'ingestion en trop grande quantité d'un aliment trop riche sont fréquemment à l’origine de la fourbure.

Des fourbures peuvent apparaître après un travail poussé sur un sol trop dur.

La conduite à tenir
Sachant que la douleur va aggraver les lésions, il faut à tout prix soulager les pieds du cheval. Ainsi, on évitera tout déplacement car la marche va augmenter  l'inflammation des pieds. Dans le même but, on garnira abondamment le box de paille afin de rendre plus "moelleux" le contact entre le sol et le pied. I lest possible d'appliquer sous les fers des matériaux souples comme du tissu, des éponges, etc;, ou encore des semelles spéciales. Cependant, si la manipulation des pieds est douloureuse, il faut impérativement stopper toute intervention. Par ailleurs, un "panier" sera mis au cheval afin d'éviter qu'il mange et aggrave une éventuelle surcharge digestive, cause possible de la fourbure. Enfin, certains vétérinaires préconisent des bains de pieds, soit froids, soit chauds, mais efficacité n'est pas scientifiquement prouvées.

L'intervention urgente du vétérinaire est requise. Il faut, en effet, éviter à tout prix une nécrose des tissus du pied, ce qui entraîne alors une bascule de la 3ème phalange, et éventuellement une perforation de la sole. Dans ce dernier cas, le cheval est perdu. La crise traitée, le maréchal-ferrant posera au cheval une ferrure spéciale, permettant de soulager le pied et évitant, voire corrigeant, la bascule de la 3ème phalange.

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Cas clinique n°3 - Le coup de sang

Les faits
Le temps est humide et un peu frais quand notre cheval, accompagné de son cavalier, part de bon matin pour la carrière. Le cavalier est pressé et commence directement la séance de travail par un galop soutenu. Au bout de quelques minutes de travail, il décèle chez sa monture une sorte de raideur dans la démarche, raideur qui empire rapidement. Inquiet, il met pied à terre et constate que son cheval semble pris d'une "crampe" généralisée qui l'empêche presque de se déplacer.

Qu'en pensez-vous ?
Nous avons à faire à ce que l'on appelle un "coup de sang" ou encore myosite d'effort dans ce cas particulier. Il s'agit d'une inflammation musculaire aiguë, en particulier des puissants muscles du dos. Elle est provoquée par une accumulation excessive dans le tissu musculaire d'une molécule appelée acide lactique. Ce phénomène est rencontré lors d'efforts violents sans échauffement préalable.

Il faut noter que les "coups de sang" peuvent également se produire au box, après une séance  de travail éprouvante pour le cheval. Outre son coté "spectaculaire", cette affection peut principalement entraîner une impotence locomotrice définitive et plus ou moins complète, mais également des lésions sévères des reins (insuffisance rénale).

La conduite à tenir
Il faut d'abord éviter de faire marcher le cheval ; le moindre effort peut accroître l'inflammation musculaire et donc aggraver les lésions. Cependant, il est souhaitable, dans la mesure du possible, de rentrer le cheval au box. Si l'animal ne peut se mouvoir, il ne faut en aucun cas l'y contraindre mais simplement penser à le couvrir et le calmer le cas échéant.

Il est souhaitable également de veiller à un bon abreuvement. Cette affection nécessite, elle aussi, une intervention urgente du vétérinaire et ceci dans 2 buts : tenter de juguler l'inflammation musculaire et limiter les lésions rénales.

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Cas clinique n°4 - La grippe

Les faits
Quelques jours après le retour d'un concours, un cheval se met à tousser par quintes et éprouve des difficultés respiratoires. Il es tassez abattu, mange mal et on peut observer un jetage translucide qui s'écoule des naseaux. Lors de la prise de température, le thermomètre indique 39°C. Rapidement, d'autres cas semblables apparaissent dans l'écurie et, bientôt, la majorité des pensionnaires est atteinte.

Qu'en pensez-vous ?
Cette affection semble très contagieuse. Il s'agit vraisemblablement d'une maladie respiratoire virale. La plus fréquemment rencontrée est la grippe et elle occasionne des troubles assez importants. La grippe est dangereuse parce qu'elle se propage à une grande partie de l'écurie si des mesures d'isolement ne sont pas prises rapidement et parce qu'elle favorise l'apparition de surinfections de l'appareil respiratoire par d'autres germes (bactéries, champignons), ce qui peut aboutir à l'apparition de pneumonies, bronchopneumonies, pleuropneumonies ... Outre l'atteinte respiratoire, une grippe peut laisser des séquelles au niveau du muscle cardiaque et provoquer une insuffisance plus ou moins grave. Le cheval doit être arrêté pendant quelques jours, voire quelques semaines, ce qui peut grandement perturber une saison ou une carrière sportive. Enfin, la grippe se contracte au contact de chevaux atteints, le virus est disséminé par voie aérienne, et en particulier lors de grands rassemblements de chevaux comme les concours ...

La conduite à tenir
La première des choses est de tenter de prévenir la grippe grâce à la vaccination. Le protocole vaccinal comprend une primo-vaccination avec 2 injections à 1 mois d'intervalle. Les rappels sont normalement annuels, mais il est préférable d'effectuer des rappels tous les 6 mois et, en particulier, lors du premier rappel.

Si la grippe apparaît dans l'écurie, il est prudent de revacciner tout l'effectif dont le dernier rappel date de plus de 3 mois (un rappel de vaccination pour tous les chevaux est encore mieux). La prévention de la maladie passe aussi par l'isolement strict des malades.

Des mesures de désinfection des bottes ou autres chaussures pourront être prises à l'entrée des écuries d'isolement grâce à des pédiluves remplis d'antiseptiques. Il faut enfin appelé le vétérinaire rapidement afin de débuter les soins aux malades et revacciner l'effectif pour "prendre la maladie de court" et éviter sa propagation.

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Cas clinique n°5 - La teigne

Les faits
Alors que le cavalier entame le pansage de sa monture, il remarque des petites zones sans poils dispersées sur tout le corps et, en particulier, au niveau de l'encolure. Certaines de ces dépilations ont une forme arrondie. La robe de notre cheval a globalement un aspect "mité". De plus, certains chevaux voisins présentent le même type de lésions.

Qu'en pensez-vous ?
Il s'agit, à première vue, de la teigne qui est une maladie de peau provoquée par un champignon microscopique de la famille des dermatophytes. C'est également une affection relativement contagieuse qui se transmet après contact direct avec un animal malade ou bien de façon indirecte, par le matériel de pansage, à la sellerie, etc.

La teigne n'est pas une affection grave sauf pour quelques cas isolés (surinfection, ...). Cependant, les lésions peuvent s'étendre et limiter l'utilisation du cheval (dépilations au niveau du harnachement). Ce type de maladie apparaît de préférence chez les chevaux à l'écurie, jeunes ou âgés.

La conduite à tenir
Il est souvent difficile de se débarrasser de la teigne, car les chevaux d'une même écurie l'attrapent à tour de rôle. Des mesures d'isolement doivent être prises afin d'éviter toute contagion. De plus, chaque cheval doit avoir son harnachement ainsi que son matériel de pansage propres pour éviter toute contagion. Il est important d'observer des mesures d'hygiène renforcées pour les personnes en contact avec les animaux malades (lavage des mains, désinfection du matériel utilisé, ...). Le traitement local à base de bains d'antifongiques sera, en général, la règle.


Dernière édition par gebouye le Mar 08 Nov 2016, 09:12, édité 3 fois
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