L'aromathérapie en selle [Cheval Mag n°276]

Cheval Mag n°276 - Novembre 1994 - Bon pied bon œil :


Les médecines parallèles - dont fait partie l'aromathérapie - ne prétendent pas suppléer la médecine vétérinaire classique. Mais elles peuvent la complémenter, voir la faire avancer. L'aromathérapie ne consiste pas à parfumer son cheval, pas plus qu'à améliorer le goût de la viande. Il s'agit d'une technique qui utilise les propriétés bienfaisantes des plantes aromatiques pour contribuer au bien-être des équidés.


L'aromathérapie est l'utilisation des plantes aromatiques pour soigner. C'est une des techniques de médecine naturelle, dites alternatives ou holistiques, qui est aussi bien préventive que curative. Les plantes, sélectionnées pour les principes aromatiques qu'elles contiennent, sont distillées à la vapeur d'eau. Le produit obtenu, appelé huile essentielle, est très concentré et possède des propriétés actives. Ces huiles essentielles sont utilisées depuis longtemps avec succès, non seulement sur l'homme, mais également sur les animaux.

Ce n'est qu'au début du XXè siècle que l'aromathérapie a retrouvé ses lettres de noblesse, grâce au professeur Gattefossé, puis au professeur Sevelinge, qui soignait et entraînait des chevaux de course en faisant appel aux traitements aromathérapiques. Mais bien avant lui, La Guérinière, écuyer du roi, écrivit un livre dans lequel il donnait de nombreuses recettes à base d'huiles essentielles. Voici comment, par exemple, il soignait les entorses des chevaux :" ... Si ce premier appareil n'emporte pas le mal, il faudra épincer le cheval, c'est-à-dire le saigner en pince, ensuite frotter le boulet avec de l'eau de vie et de l'essence de thérébentine, et appliquer dessus un cataplasme fait avec trois demi-septiers d'urine, un quarteron d'huile d'olive et un picotin de son, le faire bouillir deux ondés, et mettre ce cataplasme sur des étoupes, l'appliquer chaud sur le mal, le laisser 24h,et réitérer pendant 5 ou 6 jours. Si le cheval se trouve soulagé, vous le frotterez avec de l'eau de vie ou du baume de romarin ; s'il ne va pas mieux, vous frotterez la partie avec un demi-septier de baume ardent et autant d'eau de vie." (extrait de L'école de cavalerie).

Même si, de nos jours, ces principes semblent un peu archaïques, ils n'en contenaient pas moins des indications de remèdes sur lesquels les aromathérapeutes se sont penchés. Ils ont découvert de réelle vertus dans les plantes. Aujourd'hui, certains vétérinaires pratique l'aromathérapie comme ils pratiques l'homéothérapie ou l'ostéopathie. L'exemple le plus fréquent est celui des chevaux de course que l'on fait sécher après la douche au solarium ou aux infrarouges. Il arrive souvent que l'on profite de ce moment de détente et de chaleur pour leur faire respirer les émanations d'un diffuseur d'arômes.

Les huiles essentielles peuvent être administrés de trois manières : par inhalation (grâce à un diffuseur), en friction (sur la partie à traiter) ou par ingestion buccale.

Toutes les plantes ne donnent pas des huiles essentielles. Cependant, toutes peuvent faire l'objet d'une distillation qui permet de récolter l'eau florale, appelée hydrolat ou hydrosol. Les hydrosols s'utilisent en traitement interne, à raison de quelques cuillères à soupe dans l'eau de boisson. L'hydrosolthérapie est, en quelque sorte, une homéopathie par l'arôme.


Les huiles essentielles constituent un parfait complément aux bons soins de l'animal. Anti-infectieuses et anti-septiques, elles constituent un appoint aux traitements classiques, qu'ils soient préventifs ou curatifs. Elles sont souvent revitalisantes et améliorent les défenses immunitaires. Elles doivent être présentées en flacon de verre teinté, conservées à l'abri de la chaleur et de la lumière. Les propriétés d'une huile essentielle ne sont pas forcément celles de la plante dont elle est tirée. A la réciproque, la plante ne possède pas forcément les propriétés de l'huile essentielle correspondante. Phénomène unique dans le domaine de la thérapie naturelle, les huiles essentielles sont électives, c'est-à-dire qu'appliquées sur une partie du corps, elles sont attirées par l'organe à soigner, à la façon d'un aimant.

Les principaux problèmes pour lesquels on peut s'aider de l'aromathérapie sont les suivants : boiteries, abcès d'origine osseuse, tendineuse, articulaire et musculaire, problèmes cardio-vasculaires, pathologies pulmonaire (toux, emphysème ...), parasitisme intestinal, stress, dermatoses, et problèmes d'allures. Dans tous les cas, les huiles essentielles améliorent la résistance à la maladie, en augmentant la vitalité de l'animal et en permettant l'élimination des toxines engorgées. En friction, elles sont appliquées sur le thorax et la gorge, une a deux fois par jour. En diffusion dans le box, on utilise un diffuseur d'arômes, une à deux fois par jour, pendant une heure.


NB : les illustrations sont des images que j'ai récupéré sur le net

Rha c'est un sujet que j'ai toujours eu envie de creuser mais il y a tellement à tester!

On m'avait dit aussi qu'un cheval qui aime une odeur d'huile essentielle, cela veut dire qu'il en a effectivement besoin, et au contraire si l'odeur le fait fuire c'est qu'elle n'est pas nécessaire mais je ne sais pas si c'est vrai

Cheval Mag n°276 - Novembre 1994 - Bon pied bon œil :

Nelly Grosjean, dans son livre intitulé "Aromathérapie vétérianire" (éditions de La Chevêche, 1993), donne des recettes de compositions d'huiles essentielles pour soigner les abcès, les douleurs musculaires, articulaires, les boiteries, les courbatures, les engorgements, les difficultés respiratoires, les échauffements, les dermatoses, le stress, et pour entretenir la beauté du poil.

Certaines compositions de Nelly Grosjean vont vendues prêtes à l'emploi, comme celle de vermifugation, à la base d'huiles essentielles de bergamote, camomille, sassafras, carvi et origan.

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Medicie a écrit:Rha  c'est un sujet que j'ai toujours eu envie de creuser mais il y a tellement à tester!

Oui moi aussi, mais j'ai pas assez de 24h dans une journée pour tout faire, ou il faudrait que j'arrête de dormir

Medicie a écrit:On m'avait dit aussi qu'un cheval qui aime une odeur d'huile essentielle, cela veut dire qu'il en a effectivement besoin, et au contraire si l'odeur le fait fuire c'est qu'elle n'est pas nécessaire mais je ne sais pas si c'est vrai

J'avoue que là, je ne sais pas. Ca vaudrait le coup de creuser la question ...