La détente du cheval

Après un post sur l'échauffement du cavalier, passons de l'autre coté de la barrière ^^

Article paru dans l'Equipe Ilosport, écrit par Laetitia Maraninchi



Au début de chaque reprise, la détente est un passage nécessaire pour ne pas dire obligatoire, avant de pouvoir rentrer dans le vif du sujet avec votre monture. En effet, cette phase va vous permettre de le réveiller physiquement et mentalement, afin d’éviter tout problème musculaire et autres incompréhensions pour la suite. En selle !

La détente à cheval est primordiale. Qu’importe l’heure à laquelle vous sortez votre cheval, si l’objectif est une séance de travail celui-ci aura forcément besoin d’une bonne détente. La subtilité de cet exercice sera alors de déterminer ce que signifie l’adjectif « bonne » détente. En observant  différentes reprises, on peut se rendre compte que chaque cavalier va avoir sa méthode à lui, son plan de détente qu’il appliquera systématiquement à sa monture.

Un réveil en douceur

Lorsque l’on parle de détente en équitation, on entend par là un réveil en douceur du cheval et de son cavalier à travers une mobilisation physique (transitions, changements de main..) mais également à travers une mobilisation mentale. Nathan Baillon, moniteur et cavalier professionnel explique : « l’objectif de la détente est d'obtenir un cheval disponible, tant sur le plan musculaire qu'au niveau de sa concentration. La détente est le moment où le cheval et le cavalier se "connectent”. Vont s’opérer un échauffement des muscles et une préparation du cœur à l’effort. » Pour cela commencez par prendre en compte la condition physique de votre animal ou encore la discipline que vous êtes sur le point de pratiquer au cours de cette séance. La phase de détente est primordiale car en plus d’assurer un rôle d’échauffement, c’est le moment où votre cheval comprendra qu’il est l’heure de se mettre au travail et d’être attentif. « C'est pendant la détente que le cavalier met en place sa position et son niveau d'exigence de réponse aux aides vis-à-vis de sa monture. » Un réveil en douceur donc mais qui ne doit ni être un moment de lenteur et de relâchement, ni une effusion d’énergie gaspillée !

Quelques astuces pour une bonne détente

Pour bien commencer une séance, il s’agira dans un premier temps de « dérouiller » votre monture en le marchant calmement puis en le trottant rênes plutôt libres avant de travailler l’incurvation. « Marcher sur une ligne droite puis sur des courbes larges pour ensuite gentiment aller sur des courbes plus serrées afin d’incurver votre cheval », explique Nathan Baillon.

Ensuite n’hésitez pas à reproduire le même exercice au trot puis au galop (privilégiez de courtes distances pour cette dernière allure, l’objectif n’est pas de fatiguer votre cheval). Il est très important d’évoluer à toutes les allures car c’est la garantie d’une détente complète et donc d’un échauffement réussi. Si vous n’avez pas le temps de bien organiser votre séance, les déplacements aux trois allures doivent être la priorité. « Le temps et le type de détente doit être adapté en fonction du cheval », précise le moniteur. Si vous montez régulièrement le même cheval, il faudra mettre en place une détente type selon son âge ou son tempérament.
Par exemple si celui-ci est très énergique et part comme une flèche dès votre entrée en piste, n’hésitez pas à bien le travailler pendant la détente. En effet, « un cheval qui a beaucoup d'énergie aura besoin d’être détendu jusqu'à ce qu'il se soit débarrassé de son surplus d'énergie » qui peut être néfaste aussi bien pour vous que pour lui dans la suite du travail.

Au contraire, « pour un cheval qui manque d'énergie le cavalier devra s’en tenir à une détente courte. » Dans certains cas il peut également être recommandé d’entreprendre la détente à la longe. C’est notamment le cas pour les jeunes chevaux ou ceux qui ont le dos fragile : cela leur permettra de chauffer leurs reins sans le poids du cavalier. Les pauses sont des instants à ne pas négliger au cours d’une détente. « Il est important de faire des pauses en revenant au pas pour ne pas “blaser” le cheval et qu'il prenne le temps de souffler entre deux exercices », rappelle Nathan Baillon.

Pour lui comme pour vous, ces instants permettront de rassembler votre concentration afin de poursuivre la détente à 100% de votre efficacité. La dernière partie de la détente consistera à rentrer dans le vif du sujet du jour : vous préparez une séance d’obstacle ? Franchissez donc quelques cavalettis. Vous êtes en reprise de dressage ? Commencez tranquillement à travailler sur 2 pistes. Un entraînement de cross ? Mettez un point d’honneur à la préparation cardiaque de votre cheval. Enfin, attention de ne pas faire une détente trop longue qui pourrait fatiguer votre animal pour la suite du travail. L’idéal est une détente d’environ 30 minutes.

Reconnaître une détente accomplie

Pour déterminer la fin de votre détente, plusieurs éléments seront à prendre en compte. Tout d’abord la durée : comme dit précédemment, il faut éviter que la détente ne dépasse les 30 minutes sous peine d’avoir un cheval qui aurait tendance à être fatigué et de ce fait moins à l’écoute pour la suite du travail. Du point de vue mental, on dit qu’un  « cheval est détendu quand il est disponible dans son corps et qu’il se soumet aux demandes de son cavalier tout en étant réactif », explique Nathan Baillon. Ainsi, la détente peut être considérée comme un échauffement ou une petite répétition avant le cours. Une fois que vous sentez que la communication est bien établie et que vos muscles comme les siens sont échauffés, vous êtes parés pour débuter le travail.

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Voici une liste plutôt complète des paramètres à prendre en compte.


La détente est la période d'échauffement musculaire et d'assouplissements du cheval qui précède la séance de travail ou une épreuve de compétition.

C'est aussi la période durant laquelle la communication cheval-cavalier s'installe par l'intermédiaire des aides.

La durée de la détente varie en fonction de plusieurs critères :
- Le travail déjà fourni par le cheval la veille (afin d'équilibrer la charge de travail, et pour enchaîner des séances complémentaires).
- L'âge du cheval
- Le mode d'hébergement (un cheval qui vit au box aura besoin de marcher plus longtemps qu'un cheval qui vit au pré ou en box- paddock). Le temps de chauffe des muscles n'est pas le même si l'on débute la détente sur un cheval froid, statique dans un box ou un cheval qui vit en extérieur qui est plus ou moins en mouvements.
- La saison. L'hiver et le froid n'entraîneront pas la même durée de détente que l'été et ses fortes chaleurs.
- Si c'est une détente en vue du travail quotidien ou avant une détente de compétition. Certains chevaux ont plusieurs détentes types.

C'est l'expérience du couple qui permet au cavalier d'adapter la durée à ce qui convient le mieux au cheval chaque cheval est différent et chaque cheval peut avoir une détente de travail et une détente avant une épreuve.

Certains chevaux ont besoin d'avoir la même détente en concours qu'au quotidien, d'autres auront besoin d'une détente plus longue ou au contraire plus courte.

La durée de la détente ne doit en aucun cas faire l'impasse sur le respect de l'intégrité physique et morale du cheval.

C'est ainsi qu'il faut parfois composer avec un mental qui, très explosif aurait besoin de se défouler très tôt et très vite, avec un physique qu'il faut échauffer progressivement pour ne pas causer de traumatismes (lésions osseuses ou tendineuses).

Il n'y a pas de durée maximum pour la détente.

La durée minimum est fixée par le physique du cheval et sa physiologie. La synovie (ou liquide synovial) est le "lubrifiant" des articulations. Ce liquide ne joue correctement et pleinement son rôle qu'après 20 minutes d'activité en moyenne. En dessous de 20 minutes, tout ce qui est fait l'est sans assez de lubrifiant dans les articulations, "à froid", avec les conséquences à plus ou moins long terme que cela peut entraîner.

Le choix des exercices varie en fonction :
- Des caractéristiques physiques et morales du cheval
Exemple : un cheval d'un certain âge ou ayant un physique favorisant les problèmes de dos peut très bien, après 20 minutes d'échauffement et d'assouplissement au pas galoper avant de trotter. Le trot étant une allure sautée assez traumatisante pour le squelette si celui ci n'est pas bien ou pas assez échauffé.
- L'objectif de la séance (dressage, obstacle, séance technique, gymnastique...)
- De la disponibilité physique et morale du cheval, qui peuvent être sensiblement différentes d'un jour à l'autre.
Exemple : un cheval peut se concentrer plus ou moins facilement, plus ou moins rapidement, selon le lieu, le moment de la journée etc...

Mieux on connait son cheval, mieux on adapte la détente.

Globalement la détente une fois qu'elle est adaptée au cheval et qu'elle a fait ses preuves, doit devenir un rituel et doit être un moment à la fois de mise aux ordres du cheval mais aussi de décontraction et de bien-être pour que ce travail respecte le confort du cheval, conserve sa disponibilité et entretienne sa motivation.

A tort le cavalier peu expérimenté qui détend seul va chercher à varier sa détente pour ne pas s'ennuyer et faire toujours la même chose. Il pense bien faire et se dit que son cheval aussi va s'en doute s'ennuyer aussi s'il lui fait faire toujours la même chose; sauf que justement, le cheval est un animal d'habitude qui aime bien retrouver ses marques.

La mémoire des muscles et du squelette est aussi importante à respecter.

Un cheval qui a l'habitude d'une détente d'une durée X et d'un enchaînement de certains mouvements dans une attitude donnée aura du mal a changer de type de détente sans que cela cause de traumatisme sur son squelette ou ses tissus musculaires. D'où l'importance de connaître un minimum la locomotion du cheval, d'avoir un minimum d'expérience et de recul sur le travail du cheval pour ne pas faire faire n'importe quoi à n'importe quel cheval en détente.

La détente sert donc principalement d'assouplissements, par :
- Des cessions de mâchoires
- Des transitions inter- et intra-allures.
- Par des courbes larges progressivement rétrécies.
- Par des flexions d'encolures
- Par des variations de l'attitude
- Par des mobilisations de hanche et d'épaule

La détente doit être effectuée symétriquement aux 2 mains. En effectuant de préférence tout nouveau mouvement en commençant à la main où le cheval est le plus à l'aise.
La détente doit être progressive, et la difficulté des exercices croissante.

La détente peut être effectuée montée, il peut y avoir un pré-échauffement effectué en longe.

Détente de concours :

La durée varie en fonction de votre cheval, de la saison, de la température, du temps de trajet que vous avez fait avant etc....

Respectez les consignes de sécurtié et de bon sens d'un paddock de dressage, qu'il y ait ou non un chef de paddock. La priorité est à main gauche (aux 3 allures). Ne pas gêner les autres concurrents et ne pas être gêner pour pouvoir détendre comme il faut est indispensable. Toutes transition descendante doit être faite en piste intérieure ou à partir d'un doubler dans la longueur ou dans la largeur. Ne pas faire de transitions descendantes sur la piste, sauf s'il n'y y a personne derrière vous. Ne cravachez jamais à proximité d'un autre cheval ou d'un piéton, votre cheval pourrait réagir à la cravache et mettre un coup de pied. Ne partez pas au galop à proximité d'un cheval ou d'un piéton, ne galopez pas trop près non plus. Respectez la distance de sécurité qui doit vous séparez d'un piéton ou d'un autre cheval d'au moins 3 mètres (une longueur de cheval environ).

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Voici les fiches techniques produites par la chaîne Equidia, qui propose pour chacune des disciplines, un descriptif succinct d'une détente adaptée avant concours :

Le dressage :
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Le CSO :
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Le CROSS :
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Le lien des fiches :
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Sympa la vidéo, je vais la laisser. Merci Jean.